Le manque de main d'oeuvre freine le déploiement de la fibre en Bretagne

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Le très haut débit fixe disponible dans toute la Bretagne arrivera-t-il plus tard que prévu ? Au vu des conditions actuelles de déploiement de la fibre optique Bretagne, c’est le schéma qui se dessine effectivement. Pour rappel, le territoire est, depuis quelques années, le cadre d’un vaste chantier de construction d’un RIP ftth. Objectif, apporter le très haut débit à l’ensemble des foyers et entreprises de ses collectivités. Un projet titanesque dont la mise en œuvre a nécessité de colossaux moyens financiers (un milliard d’euros) et permis déjà d’installer quelque 240 000 prises à l’issue d’une première phase de déploiement de la fibre optique. Mais pour boucler cette première étape dans les délais, il a fallu exploiter au maximum les moyens humains disponibles. Ce qui laisse entrevoir une suite de déploiement compliquée, car pour la phase 2, le contrat prévoit de déployer un million de prises d’ici à 2027. Soit quatre fois plus que le total actuel obtenu en quatre ans.

Des offres d’emplois sans preneur

Dans ces conditions, il va donc être difficile de respecter les délais contractuels. Preuve en est que les offres reçues par Mégalis (Syndicat Mixte de Bretagne) en vue de l’attribution des travaux pour la phase 2, sont insatisfaisantes en termes de main-d’œuvre pour tenir les délais. Et les professionnels du secteur ne nient pas la contrainte. Dans une interview réalisée le 14 novembre dernier, Yannick Bunel, délégué régional du Serce (Syndicat des Entreprises de Génie Electrique et Climatique), déclarait notamment au journal Le Télégramme ceci : « Nous avons déjà eu du mal à atteindre le niveau de production actuel. Là, il va falloir monter en puissance alors que nous rencontrons déjà des problèmes, notamment du côté du recrutement ». Ainsi, l’urgence du moment est de recruter la main d’œuvre qualifiée. Mais, cette dernière manque et comme corollaire, les nombreuses offres d’emploi ne trouvent pas preneur.

Attirer et former la main d’œuvre

La solution au problème serait donc de former plus de gens aux métiers de la fibre. Ce à quoi s’attèle déjà la région Bretagne sur le terrain. Ceci à travers des initiatives singulières comme celles d’offres de formations (CAP, contrat de professionnalisation, reconversion, etc.) exclusivement axées sur le domaine de la fibre. Si la région prend d’emblée le problème à bras le corps, ce n’est pas le cas du côté des entreprises. Ces dernières renâclent à former, tant qu’elles n’ont pas été retenues pour les travaux. Pourtant, la démarche se doit d’être collective et menée en amont pour atteindre l’objectif visé. Gwen Bui, conseiller régional et vice-Président de Mégalis, invite donc les entreprises du secteur « à se mobiliser, dès maintenant, pour former et attirer les travailleurs ». En attendant, les actions vont continuer pour promouvoir la filière fibre et ses enjeux en matière d’emplois. Une campagne de communication lancée par le Serce est d’ailleurs en cours pour attirer les candidats. Son message : les métiers de la fibre ont de l’avenir !    
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