Un nouveau mode de transmission de données ultra-rapide

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Une fibre optique « suprasonique » ! C’est la promesse d’un groupe de chercheurs australiens dont les résultats des recherches sur l’optimisation des débits de la fibre optique viennent d’être publiés dans la revue scientifique Nature Communications. En effet, ils ont mis au point une technologie révolutionnaire qui permettrait d’obtenir une vitesse de transmission 100 fois plus rapide que celle offerte aujourd’hui par la fibre optique. Cette nouvelle avancée technologique tient au fait que ces scientifiques de la Royal Melbourne Institute of Technology (RMIT) ont réussi à concrétiser un troisième mode de transmission de l’information à travers la fibre optique. Car jusque-là, deux méthodes étaient utilisées pour transporter des données sur ce support. Une qui consiste à envoyer de la lumière sous différentes trajectoires, et l’autre qui analyse les variations d’ondes lumineuses produites par des rayons lasers de différentes couleurs. Si chacune a ses limites en termes de vitesse et de qualité de transmission, la combinaison des deux permettait déjà d’atteindre des débits ultra-rapides, ce, sans pertes d’informations, même sur de longues distances. On comprend donc aisément que la conception d’une troisième voie, associée aux deux autres, permette d’accroître fortement le potentiel de transmission du support fibre optique.

Des débits 100 fois plus rapides que maintenant

Dans le principe, la nouvelle méthode consiste à analyser une autre composante du rayon lumineux émis par une fibre : sa rotation. Il s’agira donc de mesurer la vitesse de rotation des ondes dans la fibre pour en tirer le nombre de rotations qu’effectue une onde lumineuse dans le support. Et sachant que chaque rotation peut transporter autant d’information qu’une seule fibre dans l’état actuel de la technologie, la nouvelle capacité de transmission sera fortement exponentielle, en fonction du nombre de rotations possible. Sur ce dernier point, l’équipe ayant réalisé ces travaux a pu observer jusqu’à 100 types de rotations différentes. Ce qui laisse entrevoir une fibre 2.0 pouvant transmettre 100 fois plus d’informations que la version en usage.

Une micro puce informatique de la taille d’un cheveu

S’il s’agit bien évidemment d’une avancée technologique majeure, il faut préciser que la solution n’est pas nouvelle. Comme le rappelle le site Cnetfrance.fr qui a également relayé la nouvelle dans un article en date du 26 octobre 2018, « des chercheurs américains avaient déjà mis au point une technique similaire ». Mais sa mise en œuvre était complexe, car la mesure nécessitait l’usage d’un capteur de la taille d’une armoire. Pour rendre la chose viable, il fallait alors des détecteurs suffisamment petits. C’est donc sur cet aspect que les chercheurs du RMIT ont innové. En effet, pour réaliser le pas de géant annoncé, ils ont conçu une micro puce informatique de la taille d’un cheveu. Un petit bout de circuits intégrés, facile à disposer dans une fibre et qui pourrait bien être « l’avenir des réseaux de télécommunications ». Toutefois, certains aspects de cette nouvelle technologie restent à parfaire. Notamment, garantir l’intégrité des données lors des transmissions sur de longues distances. Aussi, la vulgarisation de cette nouvelle technologie pourrait s’opposer aux contraintes de rentabilité des opérateurs qui devront pour ce faire moderniser à nouveau l’ensemble de leurs réseaux. Il faudra donc certainement attendre un peu avant de pouvoir télécharger tous les épisodes de vos séries préférées en… moins d’une minute !    
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