Bouygues Telecom accélère le déploiement de la fibre dans les grandes villes

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La nouvelle est tombée il y a quelques jours, Bouygues Telecom va relancer ses déploiements de fibre optique en France. Mais cette fois, l’opérateur ne sera pas seul à la manœuvre. Pour réaliser ses nouvelles ambitions, il s’est associé avec l’opérateur d’infrastructures Axione, filiale de Bouygues Construction, et le fonds Mirova. À trois, ils ont mis sur pied un joint-venture dédié au financement du déploiement de la fibre optique dans 3,4 millions de foyers et entreprises situées en zones très denses. Soit un ménage sur cinq à couvrir. Avec cette co-entreprise, Bouygues espère étendre plus rapidement son réseau fibre optique, mais surtout tenir ses engagements en matière de déploiement auprès du gouvernement à moindre coût. Car, faut-il le rappeler, l’Etat exige des opérateurs qu’ils aient achevé leur part du déploiement d’ici 2022. Une échéance contraignante que certains fournisseur d’accès à internet, économiquement fragiles, ne pourraient pas respecter sans ce type de partenariat. C’est notamment le cas d’Altice (SFR) qui, d’ailleurs, a été le premier à recourir à cette formule il y a quelques mois. L’opérateur avait alors lancé un appel d’offres en vue de céder une part de ses actifs fibre optique et créer une co-entreprise exclusivement dédiée au financement de ses déploiements. Un dossier qui a connu son épilogue fin novembre 2018.

Un accord signé sur trente ans

Du côté de Bouygues, l’accord de joint-venture a été officialisé le mercredi 16 janvier 2019. Il vient mettre à un long processus de négociations qui aura duré dix-huit mois depuis le lancement de l’appel d’offres en 2017. Ainsi, les objectifs de déploiement de la nouvelle structure portent sur l’installation d’environ 3 millions de prises FTTH (Fiber To The Home, « fibre jusqu’au domicile ») d’ici 2022. Ce qui correspond à la frange de réseau restante que Bouygues doit construire pour honorer ses engagements dans le cadre du PFTHD (Plan France Très Haut Débit). Rappelons que l’opérateur couvre déjà 3 millions de foyers avec sa fibre optique. Sur le terrain, les travaux seront menés par l’entreprise CityFast, une société crée pour les besoins du projet, détenue par Axione et Mirova. Quant au contrat, le journal Les Echos en ont révélé les modalités dans un article en décembre dernier 12 décembre. CityFast va ainsi racheter les installations très haut débit fixes actuelles de l’opérateur. Ce dernier recevra entre 43 et 45 millions pour cette opération. Le reste du déploiement sera ensuite réalisé par CityFast qui en déléguera l’exploitation, la commercialisation et la maintenance à Axione pendant trente ans (durée du contrat). Le nouveau réseau sera ouvert à tous les fournisseurs d’accès internet dont Bouygues. Et logiquement, il faudra payer une redevance pour pouvoir l’utiliser.

Des difficultés économiques et du retard dans le Très Haut Débit fixe

Avec cet accord, Bouygues Telecom vient d’acter en quelque sorte la cession totale de ses actifs très haut débit fixe. Un choix stratégique dicté par la difficile situation économique que connaît aujourd’hui l’opérateur. Ce dernier doit optimiser ses choix d’investissement pour rester efficace. « De cette façon, nous allons pouvoir investir sur des sujets plus sensibles pour le client, par exemple la qualité du service mobile, en rajoutant des antennes, et dans le fixe en accélérant dans la zone très dense (…) » a ainsi expliqué Christian Lecoq, directeur financier de Bouygues Telecom. Rappelons qu’en matière de très haut débit fixe, Bouygues se situe en 4e position derrière SFR, Orange et Free. Au troisième trimestre 2018, il proposait ses services très haut débit à seulement 6,3 millions de clients, contre 11,9 millions pour SFR, 10,9 pour Orange et 8,4 millions chez Free.  
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