SFR renonce à fibrer seul la France mais maintient les engagements pris

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SFR a annoncé renoncer à son projet de raccorder intégralement la France sur fonds propres, contraint par les nombreuses oppositions et par la baisse de confiance de ses investisseurs ces dernières semaines.

Turbulences boursières et priorité au désendettement

Il y a six mois, SFR annonçait avec fracas son ambition de fibrer entièrement la France, sans subventions publiques. Une annonce interprétée alors par beaucoup d’acteurs du secteur comme un « torpillage volontaire » des acquis du Plan France Très Haut Débit.
Quelques mois plus tard, les perspectives ont beaucoup évolué du côté de l’opérateur au carré rouge. La maison-mère Altice a vu son indice fortement chuter en Bourse après des performances décevantes au troisième trimestre. Cela a contraint Patrick Drahi, propriétaire du groupe, à procéder à une redéfinition des priorités, et c'est la réduction de la dette qui est désormais en tête de liste des nouveaux objectifs du groupe. L’annonce a été faite par son secrétaire général, Régis, Turrini, lors d’une rencontre, tenue mardi dernier, entre le groupe, les collectivités territoriales et l’ARCEP. Lors de cet échange, M. Turrini a regretté le fait que le projet avait été "mal perçu", reconnaissant toutefois qu’il a peut-être été présenté de façon maladroite. Par ailleurs, plusieurs contraintes majeures, comme la disponibilité d’une main-d'œuvre suffisante, auraient pu peser sur la viabilité du projet. Quoiqu’il semblerait au final que ce soit le coût du projet et surtout le manque d’adhésion des collectivités locales qui ont convaincu l’opérateur d’abandonner son projet.

SFR maintient ses engagements de déploiement dans les zones AMII

SFR revient donc dans le schéma traditionnel et devrait s'aligner avec les engagements du Plan France Très Haut Débit. L’opérateur a ainsi confirmé qu’il respectera ses engagements de déploiement de la fibre optique dans les zones AMII où il est est engagé et qu'il honorera bien les appels d'offres remportés (à l'instar des derniers signés en Isère, Seine-Maritime et Martinique). L'opérateur compte également continuer à concourir sur les prochains appels d'offres de réseaux d'initiative publique qui restent encore à attribuer sur le territoire.